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Le train

A cause des départs pour les vacances de Noël, la foule était compacte. La grande horloge de la gare Saint Lazare pointait dix heures trente deux. Tristan accompagna Iseult jusqu’à la voiture 34. Naturellement, c’était la dernière du train. Il leur fallu jouer des coudes pour y arriver. Mais à ce jeu là Tristan n’était pas très bon. Quant à Iseult, je n’en parle même pas ! Dix heures trente sept. Iseult voulut prendre la valise des mains de Tristan et monter dans le wagon. Mais lui choisit cet instant pour l’attirer et lui faire cadeau d’un baiser comme Iseult n’en avait jamais encore reçu. C’était son cadeau de Noël. Bien emballé dans son papier doré et sa faveur rouge. Iseult, sous le coup de l’émotion, eut du mal à reprendre son souffle. L’étourdissement dura une bonne minute. Dix heure quarante et une. Les yeux dans les yeux, ils se regardaient, intensément. Un qui n’était pas ému, c’était le train. Le wagon bougea. Et tout le convoi avec. Ils restèrent sur le quai, les bras ballants à le regarder disparaître.
- Puisque c’est comme ça, dit Tristan,… et il lui plaqua un baiser encore plus tendre sur sa bouche qui n’attendait que cela.

Moralité : qui trop embrasse, rate le train.

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