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Toussaint contre Hallauouine

Il se tient sur le seuil de la porte, l’air timide.
- Alors mon garçon, quel bon vent te porte jusqu’à ma maison ?… Ah, je vois, tu joues au sorcier ! Qui t’a dessiné ces toiles d’araignées sur tes belles joues ? Ta, ta, ta, ne dis rien, je vais essayer de deviner. Ce doit être ton grand frère. N’est-ce pas ? Mais il n’avait plus de peinture blanche pour te recouvrir tout le front. Ca ne fait rien. Comme cela, on voit que tu es bronzé. Tu dois revenir de vacances ? Non ? Moi j’étais au Canaries avec une amie. Oui, Giselle une amie d’enfance qui habite cette résidence. Tu as aussi un chapeau pointu et une cape noire. Plus ta baguette magique. On dirait vraiment Harry Potter. Tu as lu les livres ? Non ? Moi non plus. Giselle et moi, on ne comprend pas le succès de toutes ces bêtises. Et ce soir, tu es déguisé parce que c’est Hallauouine ? C’est ça ! Figure-toi que je serais bien en peine de l’écrire ce mot ! Mais tu sais, ces histoires de sorciers, c’est juste une invention des commerçants. Mais oui, pour vendre des livres et des films, des déguisements, des jouets et tout ce bric-à-brac de sorcellerie. C’est fait pour nous faire oublier nos véritables célébrations, nos fêtes chrétiennes à nous. Dans ta famille, on n’est peut-être pas pratiquant ? Si ? Alors tu dois savoir ce que veut dire la Toussaint. Comme le mot l’indique, c’est la fête de tous les saints. C’est une très grande fête chez nous les catholiques. Mais beaucoup de gens la confondent avec la fête des morts. Tu vois ? Or, la fête de nos chers défunts, c’est le lendemain de la Toussaint. Tu comprends ? Mais toi, tu es encore trop jeune pour avoir déjà tes « chers disparus ». Moi, mon mari m’a quitté il y a déjà cinq ans. Le bon Dieu l’a rappelé à lui. Il est parti avec les secours de l’Eglise, lui qui était très croyant. Mais toi, tu as toujours tes deux papis et tes deux mamies ? Oui ? C’est très bien. Mais quand ils auront rejoint Jésus au paradis, toi aussi tu iras fleurir leur tombe le jour des morts. Bien sûr, je prie le bon Dieu que ce soit le plus tard possible. Mais il arrivera forcément un jour où nous quitterons ce monde imparfait pour passer l’éternité à glorifier Dieu dans son paradis. Tu en doutes ? Mais si, c’est vrai pour nous tous les baptisés, donc pour toi également quand ton tour viendra. Au fait, je ne t’ai pas demandé ton prénom.
- Moi je m’appelle Mohamed. Alors tu me les donnes ces bonbons ?

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